Ondes et Relativité
Serge Cabala
Aspects historiques des ondes et de la relativité.

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Introduction et préliminaire.
a) Introduction.
b) Préliminaire. <<<>>>
a) Introduction.
    "Celui qui, par un motif patriotique, religieux et même moral, se permet dans les faits qu'il étudie, dans les conclusions qu'il tire, la plus petite dissimulation, l'altération la plus légère, n'est pas digne d'avoir sa place dans le grand laboratoire où la probité est un titre d'admission plus indispensable que l'habileté." Gaston Paris (1839-1903), professeur et administrateur du Collège de France.

    Dans les pages qui suivent, je tente de retracer, le plus précisément et le plus succinctement possible, l'histoire des ondes des atomes et de l'éther en soulignant les conflits qui eurent lieu (et qui ont encore lieu) entre les différentes écoles.
    Cette histoire, ainsi qu'une analyse critique, assez détaillée, des travaux de Lorentz, Einstein et Poincaré, publiés en 1904-1905, vous permettra de mieux comprendre l'évolution des idées.
    Quelques images illustrent un texte austère; j'ai trouvé bon par exemple de mettre la photo de l'interféromètre, qui servit à l'expérience de Michelson et Morlay en 1887, en précisant ses dimensions. Les images, sont pour la plupart, tirées de livres du dix-neuvième siècle.
    De nombreuses citations intéressantes appuient mes dires, ainsi que les textes de deux conférences faites avant 1910 par d'importantes personnalités, et que l'on trouve en annexe.
    Les formules qui apparaissent dans certains chapitres, ne doivent pas être considérées comme un obstacle à la lecture. La consultation de nombreux ouvrages, m'a permis de découvrir une histoire plus véritable, que celle qu'on nous laisse percevoir.
    Certaines parties peuvent surprendre ou choquer, mais tout ce que j'écris peut être vérifié. L'étude historique et la critique raisonnée furent toujours des moteurs de la science, je fais donc l'effort de maintenir ces pratiques, que toute époque a tendance à faire disparaître au profit d'une idôlatrie stérile.
    Les explications mathématiques, et la qualité des programmes animés, que l'on peut obtenir sur ce site, permettent d'accepter et de comprendre cette analyse, pas toujours conventionnelle, de l'évolution de la physique. La lecture de ce qui suit ne peut qu'aider tout chercheur, en lui évitant d'être égaré par une histoire trop conformiste, et en lui évitant de redécouvrir des hypothèses historiques déjà taitées, mais souvent occultées.
 
 

b) Préliminaire.
 
    Des influences, idéologiques, politiques, religieuses et militaires, furent parfois prépondérantes dans le choix de la présentation de la science.
    L'orientation actuelle de la physique n'est certainement pas définitive, et un retour en arrière tout à fait probable.
    Le système héliocentrique (rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil) d'Aristarque de Samos (-310; -230), fut remplacé par le système géocentrique (la terre est immobile au centre de l'univers) de Claude Ptolémée (90;168), avant que Nicolas Copernic (1473; 1543) ne remette à l'honneur l'explication héliocentrique d'Aristarque, qui fut ensuite améliorée par Képler et Newton.
    L'esprit mécaniste, qui régna surtout en Angleterre jusqu'au début du vingtième siècle, de part ses assises beaucoup plus solides, détrônera probablement dans un futur proche, les démarches relativistes souvent malaisées mouvantes et paradoxales. Ce retour serait déjà fait si la censure ne l'avait pas interdit.

    L'approche relativiste est très intéressante dans certains cas, elle permet d'obtenir rapidement un résultat, sans passer par la connaissance profonde de la structure de la matière; mais elle ne doit pas être un mode exclusif de pensée, et surtout pas être idolâtrée tel un dogme religieux intouchable, comme le font beaucoup de livres et de revues scientifiques.

    Les ouvrages, d'histoire des sciences, ou de physique, ne tarissent pas d'éloges sur la supériorité de la pensée d'Einstein, mais ils oublient de préciser que la philosophie relativiste, qui démarra avec Auguste Comte (1798; 1857), était contre les atomes et le fluide électrique, et qu'elle l'était toujours en 1905, lorsque Einstein publia son célèbre mémoire.
    Ils évitent aussi de dire que Mach, qui inspira énormément Einstein, était parmi ceux qui luttaient le plus violemment contre ces atomes et ce fluide électrique.
    Tous ces livres omettent bien sûr, de spécifier que le grand intérêt de la théorie de la relativité de 1905, fut justement, à cette date, de pouvoir se passer des atomes et de l'hypothèse électronique du courant électrique.
    L'idéologie relativiste étant aussi contre l'éther, Mach fut contre l'éther, et Einstein épousant les idées de Mach, épousa aussi son aversion de l'éther.

    De plus, ces écrits élogieux, sous-entendent presque toujours, que l'énorme potentiel énergétique contenu dans toute matière est une découverte d'Einstein, alors que le fait était expérimentalement connu et soutenu par des formules dès 1903.
    Et même pire, on peut lire dans certaines vulgarisations, que l'énergie atomique fut découverte en 1938-1939 grâce à Einstein. Or en 1938-1939 on ne découvre pas l'énergie atomique, mais on détecte et précise certaines réactions nucléaires intéressantes qui permettent d'envisager une exploitation pratique (une bombe par exemple), et Einstein n'y est pour rien.
    Ces publications laissent de même sous-entendre que la variation de la masse en fonction de la vitesse est encore une découverte d'Einstein, alors que cette variation était expérimentalement connue depuis 1901, que son exacte expression fut donnée en 1904 par Lorentz, et qu'une valeur erronée se trouve dans la publication de 1905 d'Einstein.
    Tous les écrits se gardent aussi de signaler qu'Einstein conçut sa relativité comme une théorie des corps rigides, comme il le précise lui-même, alors que l'on sait maintenant que toute matière est ondulatoire. (Cette nature ondulatoire était déjà supposée par Lorentz et Langevin vers 1904, bien avant les travaux de Louis de Broglie de 1924.)

    La relativité, telle qu'on l'expose, est une physique de l'apparence et du merveilleux, à l'image de la thermodynamique, qui, jusqu'aux années 1915 et au-delà, fut souvent décrite comme un ensemble de formules admirables, liant la chaleur, la matière, la lumière, le travail et l'énergie, en niant ou occultant ses bases atomiques. Ce merveilleux, dont les vulgarisations sont avides, ne devrait être, pour un scientifique, qu'un départ que la réflexion logique doit creuser jusqu'à trouver son véritable fondement. Ce qui est tout le contraire de l'idéologie (relativiste) des Mach et Duhem, dans laquelle on ne veut s'en tenir qu'à l'apparence, que décrivent des formules convenables. Et le grand principe d'économie de pensée de Mach, utilisé par Einstein, sous-tend cette physique des apparences et du merveilleux.

    Le mot d'humour d'Auguste Comte, "Tout est relatif et cela seul est absolu." est devenu la devise de la physique contemporaine, que certains attribuent à Einstein pour la rendre plus sérieuse. Pourquoi n'applique-t-on pas ce principe, en relativisant les vertus du "Principe d'équivalence des systèmes de références" tout en enseignant la manière de s'en passer?

    Chacun peut observer que: le totalitarisme politique use et abuse d'images de portraits et d'icones dans le but évident d'imposer ses idées contestables, et de maintenir le peuple dans l'obscurantisme (Staline, Mao, Saddam Hussein etc..).
    Les revues scientifiques, qui utilisent excessivement l'image d'Einstein, donnent donc souvent l'impression de poursuivre un but semblable, et les nouvelles théories qu'elles exposent ne sont pas faites pour nous en dissuader, car à les suivre, Alice au pays des merveilles, serait un livre de haute physique théorique!
    La science est ainsi écrasée par cette école relativiste, qui diffère la diffusion de tout développement de mécanique classique ou de mathématique pouvant troubler ses partisans. On peut se demander comment un tel monopole peut exister dans une société libre?
    Et par quel droit une théorie du relatif s'octroie ce pouvoir absolu?

    Mais qu'en était-il jusqu'aux environs des années 1910? Et pourquoi ce succès sans précédent du relativisme?
    Si l'on croit ce qu'écrivent Duhem et Ostwald, très célèbres savants de ces années là, la théorie énergétique-relativiste a de nombreuses vertus. Non seulement elle explique les phénomènes physiques en préservant la métaphysique spiritualiste et la foi catholique (voir les citations de Duhem au chapitre VIII), mais de plus, elle permet de d'élucider le fonctionnement de l'esprit, de traiter les phénomènes sociaux, et même de déterminer l'avenir (Voir les citations d'Ostwald au chapitre VIII).
    Il semble qu'on ne puisse rien demander de plus à une théorie.
    Eh bien si! d'après Duhem, un défaut majeur de la pensée mécaniste, c'est qu' "En fabriquant une classification pour tous les phénomènes qui se produisent en ce monde, il {le physicien mécaniste}a oublié le tiroir aux actes libres." Ainsi donc, selon Duhem, la doctrine relativiste aurait encore en plus le bonheur de laisser une place à ce tiroir aux actes libres.
    Je précise qu'en 1910, le relativisme, qui englobe l'énergétique, est une méthode d'analyse des phénomènes physiques, et qu'elle ne se cristallise pas autour d'Einstein (les relativistes d'alors ignorent assez souvent Einstein). Cette cristallisaton ne se fera vraiment qu'à partir de 1919.
    Il est surprenant de voir comment on a cherché à tirer d'une méthode physique particulière, des conclusions sur tous les domaines humains.
    (Cette dérive du relativisme a atteint un certain apogée lorsqu'on demanda à Einstein et Freud (1856-1939, neurologue autrichien fondateur de la psychanalyse) d'écrire une oeuvre commune.)

    La lecture des pages qui suivent vous éclairera davantage.
 

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